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Elargissement Premières escarmouches sur les contributions des pays candidats à l'Union

PRAGUE, 12 sept (AFP) - Un document de la Commission européenne montrant que quatre pays candidats à l'entrée dans l'UE paieraient, en 2004, plus qu'ils ne recevraient, a provoqué les premières escarmouches sur les contributions des nouveaux membres au budget communautaire, un des dossiers les plus difficiles de l'élargissement.

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"Je dois faire savoir que, pour la Slovénie, il serait inacceptable de se trouver après l'adhésion dans une situation pire que l'année précédente", a averti le ministre slovène aux Affaires européennes Janez Potocnik lors d'une conférence de presse mercredi à Ljubljana.

A Prague, le gouvernement a plutôt choisi la discrétion. "Nous attendons de voir comment va se dérouler la négociation", s'est borné à dire jeudi un porte-parole du ministère des affaires étrangères. Mais les Tchèques ne sont pas moins inquiets. "Ce serait un signal désastreux pour la population", a commenté un diplomate tchèque sous couvert d'anonymat.

L'adhésion à l'Union européenne ne recueille actuellement qu'une courte majorité dans l'opinion tchèque, selon des sondages réguliers. La perspective de devoir payer pour appartenir à l'UE en 2004 ne faciliterait pas la tâche, lors du référendum théoriquement prévu l'an prochain.

En République tchèque, la richesse par tête d'habitant atteint seulement 62% du niveau moyen de l'actuelle Union. Selon le document de la Commission, Prague devrait fournir en 2004 une contribution nette de 185 millions d'euros, alors que des pays bien plus riches comme la France ou l'Italie continueraient d'être bénéficiaires nets.

La Slovénie, qui ne compte que 2 millions d'habitants, contribuerait en net pour 129 millions d'euros, Chypre pour 67 millions et Malte pour 25 millions. Ces trois derniers pays resteraient même dans le rouge en 2005 et 2006, selon le document de Bruxelles.

Les six autres pays qui doivent entrer dans l'Union dès 2004, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie seraient en revanche bénéficiaires nets dès la première année d'adhésion. La République tchèque le deviendrait en 2005.

Le commissaire européen à l'Elargissement, Günter Verheugen, a répété mercredi qu'aucun des futurs pays membres de l'Union ne serait contributeur net au budget communautaire la première année. "Ce n'est pas seulement inacceptable pour eux, mais ce n'est pas acceptable non plus pour la Commission. Cela ne se produira par conséquent pas", a-t-il déclaré, rappelant que des mécanismes de compensation seront mis en place pour éviter ce cas de figure.

Les propositions financières pour l'élargissement de l'UE doivent être transmises aux pays candidats, après le sommet de Bruxelles des 24 et 25 octobre où les Quinze espèrent dégager une position commune. L'UE souhaite boucler les pourparlers au sommet de Copenhague les 12 et 13 décembre.

M. Verheugen a assuré mercredi que sa position sur les contributions est partagée par les Quinze. Mais malgré leurs promesses de ne pas retarder l'élargissement, ces derniers s'affrontent durement depuis des mois sur son financement. Ils s'écharpent en particulier sur les futures aides directes aux agriculteurs d'Europe de l'Est. Des pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas craignent qu'elles ne fassent exploser les dépenses de la Politique agricole commune (PAC) qui pèsent déjà plus de 40% du budget total de l'UE. D'autres soulignent le coût de l'aide globale future aux pays candidats, pour la plupart appauvris par des décennies de communisme. L'élargissement représente une "énorme opportunité de marché, mais pose des problèmes de coûts", a souligné mercredi le ministre italien de l'Economie et des Finances, Giulio Tremonti.


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